Réalité endomagée.

Publié le par olympusgeisha

 

 

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           C’est fou, hier je voulais vivre vieux parce-que tu étais près de moi, à présent je souhaite mourir dès demain parce-que tu es loin de moi. Ce rythme temporel, cette sonorité à laquelle joue mon moral m’ennuie profondément, car les cigarettes ne me calment plus. Les baisées endiablés ou délicat sur mes lèvres absentes, ont autant d’importance qu’une respiration de plus ou de moins lors d’une seconde perdu. Quel est cet homme que je deviens, anciennement pleins de vie et d’amour ? Mon corps est le même qu’hier. Ma voix, la même qu’hier, mes rires, mes joies tout et l’exacte copie d’hier en apparence, mais le manque de ta présence est, en soit, la différence la plus remarquable de la pièce où je tiens le rôle principal depuis mes premiers pleures. Un matin, il est difficile de l’admettre mais il le faut bien, un matin je me lèverais et je ne t’en voudrais plus de ce meurtre psychologique à laquelle tu t’es acharné a effacé chaque trace.

 

Malgré cette affirmation, cet aveux douloureux, malgré cette prise de conscience aussi acerbe que douloureuse, j’ai quand même prit la décision de mourir demain. Car oui, demain matin je t’aurai peut-être oublié, mais cet idée, réel idée, est plus difficile que de souffrir tous les jours de ta mort. C’est indépendant de ma volonté, j’ai du mal, un matin je me lèverai et je ne vivrais plus avec cette omniprésence : tu seras décédé pour de vrai, tu ne seras plus un souvenir, plus de sentiment. Rien sur cette terre ne se rapprochera jamais de l’amour que j’ai pu avoir pour toi : et ça, ça ce n’est pas acceptable.

 

Pardonne-moi de te dire aussi honnêtement, de le dire à tous, que tu es responsable de cette mort qui sera mienne. Mais je suis quand même heureux, je n’ai jamais été très croyant mais la peur même de finir dans le mauvais coter de l’après monde m’a toujours effrayer. On dit que le suicide est un passe-droit à l’enfer, mais c’est toi qui aura appuyé sur la gâchette alors, d’une certaine manière, j’ai une chance, bien que minime de finir du bon coter –  si ce coter existe.

 

Sache que je penserai à nos souvenirs, ensemble, jusqu’à la dernière seconde : ce magasin très cher où nous sommes allées la premières fois ou nous nous sommes vues. Nous nous étions assis sur cette chaise qui, dans mes souvenirs, couter dans les 500 euros et cette affreuse bonne femme qui nous avait prié de partir. La course de chaise à Ikea. Le câlin à coter d’une camionnette blanche. Mon insistance pour manger une glace avec toi. Notre première au cinéma. Tes seins délicats devant ma bibliothèque mon « je peux ? » murmuré et ton visage acceptant que je les caresses. Ton premier baisé maladroite, ton tract lors de notre première nuit, notre retard à la gare à cause de mon obsession sur ton corps nue, nos imaginations sur des gens qui écouteraient nos conversations étranges, nos découvertes, nos émois, tes je t’aime en un millième de seconde et j’en passe, et j’en passe …

 

 

 


 

Publié dans Confidence

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